Data Scape

Rendre sensibles les conditions de notre environnement numérique.

Big data, machine learning (“intelligence artificielle”), cloud, IoT, pervasive computing : les données, couplées aux algorithmes, sont partout. Alors que cette profusion dresse un nouveau paysage, celui-ci semble difficilement saisissable : il semble même se dérober à nos sens tant il se plaît à se présenter comme immatériel. Pourtant ces formes médiatiques reposent sur des infrastructures bien tangibles et de plus en plus énergivores et intrusives, signe d’une problématique à la fois écologique et éthique.

Dès lors, comment et pourquoi mettre en œuvre ces données et leurs dispositifs logiciels et matériels en cherchant, d’une part, à réduire leurs impacts écologique et éthique, et, d’autre part, à révéler ces dimensions trop souvent cachées ?

Fossilation

Collaboration EnsadLab, l’Université Concordia de Montréal (réseau Hexagram, l’Institut Milieux et son Biolab) et l’Université de Toronto Mississauga | 2021

À la croisée du design, de l’art, des techno-sciences et des études médiatiques, cette membrane en bioplastique, nourrie d’un dispositif de captation d’énergie résiduelle du bâtiment en interaction avec la lumière, se présente comme un fossile de notre époque. La contre-forme de l’ensemble des composants mis à nus (écran plat, câbles, ordinateur et ses périphériques) est imprimée dans la matière-même, pour être réanimée sur place, avec un éclairage instable dont les variations rendent compte de la captation d’énergies résiduelles du lieu d’exposition, le Centre Pompidou.

Un projet de : Brice Ammar-Khodja, Alexandra Bachmayer, Samuel Bianchini, Marie-Pier Boucher, Didier Bouchon, Maria Chekhanovich, Matthew Halpenny, Alice Jarry, Raphaëlle Kerbrat, Annie Leuridan, Vanessa Mardirossian, Asa Perlman, Philippe Vandal, Lucile Vareilles.

Présenté dans le cadre de l’exposition Matières d’image, partie prenante du festival Hors Pistes 2021 du Centre Pompidou sous le signe de “l’écologie des images”, “Fossilation” a été au coeur du dispositif de publicisation “Reprise de vues” lors de la Nuit des idées 2021.

Prendre vie(s)

Samuel Bianchini | 2020

Comment une photographie pourrait-elle apprendre à devenir un film, comment une image fixe pourrait-elle devenir une image en mouvement et se trouver un “à venir” ?
Fixe ou animée ? Si le statut de l’image qui constitue cette œuvre est incertain et, même, sous tension, elle représente toutefois un sujet explicite : il s’agit d’une vue sur un cimetière militaire multiconfessionnel. Sur un grand écran en très haute définition, c’est, a priori, une photo qui est présentée ; mais celle-ci est animée, de l’intérieur, dans sa “matière” même, les pixels étant mis en mouvement par des algorithmes de vie artificielle et de machine learning. L’image se met à prendre vie, revenant au sens premier et fondamental de l’animation – car animer, c’est d’abord donner âme.
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Discontrol Party

Dispositif festif interactif conçu et dirigé par Samuel Bianchini | 2009-2018

“Discontrol Party” fait se rencontrer deux mondes : celui des technologies de surveillance les plus évoluées et celui de la fête. Piste de danse, salle de concert et de spectacle sont aménagées pour être aussi bien sous les feux des projecteurs que d’un puissant dispositif de contrôle informatisé.

Le night-club est ainsi aménagé en salle de contrôle : le public, tout en faisant la fête, est confronté aux multiples visualisations du système informatique qui l’observe et tente de l’analyser. Tel un jeu à l’adresse d’un groupe ou un Beta Testing à grande échelle, le défi est ici annoncé : comment, par l’activité festive, déjouer le système, l’entraîner dans la confusion, et, pourquoi pas, le faire bugger ?
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