2fffffffffffff Rencontre : Behavioral Objects à la Fondation Gulbenkian

28 septembre 2017
Fondation Gulbenkian
Une soirée autour de l’ouvrage « Behavioral Objects 1 : Céleste Boursier-Mougenot, a Case Study »

Ouvrage rédigé sous la direction de Samuel Bianchini et Emanuele Quinz, aux éditions Sternberg en 2016.


Propos
Qu’est-ce qu’un objet à comportements ? Comment les arts et le design donnent corps et vie aux objets, les repensent et les animent à l’ère de la robotique et de l’intelligence artificielle et après les “quasi-objets” de José Saramago ? Le premier ouvrage de la série “Behavioral Objects” (Ed. Sternberg Press) apporte des réponses à ces questions à travers l’étude des travaux de l’artiste Céleste Boursier-Mougenot. Offrant des points de vue historiques, pluridisciplinaires et expérimentaux, les deux prochains ouvrages de cette série, en cours d’édition, seront également introduits lors de cette soirée.

Délégation en France, en présence de Céleste Boursier-Mougenot, avec plusieurs auteurs de l’ouvrage et de l’équipe de recherche “Behavioral Objects” d’EnsadLab (laboratoire de recherche de l’École nationale supérieure des Arts Décoratifs – PSL University Paris) dont Samuel Bianchini, Rahma Khazam, Jean-Paul Laumond, Florent Levillain, Filipe Pais et Emanuele Quinz, suivie de la projection de vidéos d’Enna Chaton réalisées dans les installations de Céleste Boursier-Mougenot.

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Référence de l’ouvrage:

Céleste Boursier-Mougenot
offroad (hors piste), 2014
Production les Abattoirs/Frac Midi-Pyrénées, Toulouse
Vue d’exposition : Céleste Boursier-Mougenot – perturbations, les Abattoirs, Toulouse, 31 janvier – 4 mai 2014
photo : © Cédrick Eymenier. Courtesy galerie Paula Cooper et galerie Xippas. © Céleste Boursier-Mougenot

Infos pratiques:

Jeudi 28 septembre 2017 de 18h30 à 20h
Fondation Calouste Gulbenkian – Délégation en France – Salle de conférences
39, bd de La Tour-Maubourg – 75007 Paris

Projet : Espaces intangibles

Vortex Line, LABOFACTORY – Vittorio Carradore, Laurent Karst, Jean-Marc Chomaz. © Labofactory – Olivier Buhagiar.

Ce projet de recherche, mené par l’École polytechnique, porte sur les installations à matérialité faible questionnant ainsi notre relation au monde et au cosmos, un voyage à travers les échelles de temps et d’espace qui interoge la notion de limite et d’interface.

La série des Espaces Intangibles | Intangible Spaces regroupe quatre installations : Sound Stream, Blackout, Vortex Line et Soleil Irrésolu issues de travaux du groupe Labofactory en collaboration avec des étudiants en beaux-arts de l’ENSA Dijon et des doctorants scientifiques de l’Ecole polytechnique, de l’Université Paris-Saclay et de l’Université Paris Sciences et Lettres.

Sound stream
Sound Stream retranscrit la matérialité des milieux, océans ou éther, avec un principe de réflexion optique de lumière similaire à celui du soleil qui, vu de l’intérieur du milieu marin, semble en déchirer la surface en gerbes de rayons. L’observation de la surface depuis le liquide pose la question de la limite de cet espace d’eau, de sa singularité.

Vortex Line
Vortex Line produit un environnement immersif singulier, un espace déplié presque intangible constitué de brume et de lumière, où intérieur et extérieur se confondent. La matérialité de la brume est d’abord exprimée au centre de l’espace par une mer de nuage miniature sur-éclairée, image en mouvement surexposée, reprise en projection sur les quatre parois verticales noires de la pièce.

Soleil irrésolu
Une vibration sourde, un espace qui hésite à se déployer, un disque orange, tourmenté de tempêtes primordiales, occupe un des murs de la pièce, grande bouche torve d’un cosmos indécis.
À distance de ce mur, trois formes noires élancées ont entamées un dialogue, dualité des lignes, réversibilité des rayons. Au centre du cylindre noir, une mince lentille liquide pulse, paysage de vagues lumineuses en réseau, quadrature insoluble, hésitante et mobile. Les deux autres formes semblent penchées sur ce micro-cosmos, deux grandes crosses ou bien sceptres commandant un royaume de lumière, l’une est mince, l’autre terminée d’un cône dont la base concave est identique en taille à la lentille lumineuse. Sur le mur, au rythme des ondes qui parcourent la mince couche liquide, le grand disque se déchire puis se calme, soleil irrésolu des origines, mémoire de l’instant primitif où le flot du temps n’avait pas encore décidé de la pente.

Equipe : Laurent Karst, Gregory Louis, Augustin Viard, Anouk Daguin-Delin, Valerian Vaude, Vittorio Carradore, Margaux Maufroy, Jean-Marc Chomaz, dans le cadre du collectif Labofactory.

Projet : Absynth

Commencé en 2017, Absynth est un projet collaboratif de recherche en art-science sur les conditions météorologiques anthropiques réelles et imaginées. Dans le cadre de cette recherche, plusieurs œuvres d’art seront développées, à partir d’une sculpture à plus petite échelle et d’une installation immersive à grande échelle. Absynth est une recherche pratique pour comprendre et recréer la manière dont la pollution peut influer sur les conditions météorologiques et pour recréer le climat artificiel dans des conditions contrôlées comme une expérience immersive pour le public.

Ce projet, à grande échelle, consiste à développer un espace immersif tridimensionnel où une pluie d’eau verte fluorescente est animée et où la gravité s’est inversée. Absynth est une installation mixte qui expérimentera des ultraviolets combinés à des faisceaux de lumière visible pilotés, des prototypes nouveaux de génération contrôlée de la pluie que nous venons de mettre au point spécialement pour cette installation au laboratoire, des processus pour inverser la gravité et obtenir une pluie qui s’élève du sol pour rejoindre le noir du ciel, du colorant fluorescent, de l’électronique, de la programmation, de la mécanique, du son et un grand nombre d’arbres de Noël recyclés.

Absynth est un environnement immersif à grande échelle où les gens peuvent se promener, étrangers ou aliens dans un espace-temps habité de l’accord vert sur vert entre la forêt et l’atmosphère vénéneuse. Les nuages verts fluorescents s’allongent parmi les arbres, flottant comme une aurore boréale synthétique. Le paysage est trempé de verdure, les arbres ont mauvaise haleine, ils exaltent et saturent l’air de chlorophylle, comme si de l’oxygène était absorbé par un processus de photosynthèse inversé. Mais la saturation anormale est à double tranchant, favorisant les soupçons de pluie acide, de pesticides ou même de poussières radioactives. La scène pourrait suggérer la beauté d’un paysage brumeux ou une atmosphère étrange causée par une catastrophe domestique mais l’inversion de la gravité questionne sa réalité temporelle, sommes nous dans un passé évanescent ou bien dans un futur révolu et inaccessible.
La formation météorologique, les études sur le climat et l’atmosphère sont des champs de recherche fondamentaux dans la dynamique des fluides et les problèmes sont résolus par la création, la manipulation et l’observation de la pollution atmosphérique, des particules, des aérosols. Le Laboratoire d’Hydrodynamique de l’Ecole Polytechnique, Jean-Marc Chomaz et HeHe ont déjà collaboré à deux œuvres d’art (Fleur de Lys, 2009-2015 et Catastrophe domestique n°3, Planète Laboratoire 2012) et la recherche et la création de l’installation finale. Absynth est un achèvement de cette trilogie, et le début d’une autre aire.

Projet : Mist Collector

Néphélographe, Impression de brouillard, Ana Rewakowicz, Camille Duprat & Jean-Marc Chomaz.

Mist Collector is a research project, lead by the École polytechnique, that addresses the issue of diminishing sources of fresh water in the world, especially in parts where there is scarce access to groundwater and rain, and looks at alternative methods of obtaining water from fog. One of the current global propositions largely accepted today is the Raschel mesh that is placed in a vertical plane in the path of a wind carrying fog. However this net mesh produces clogging and presents a problem of drainage. In our research we discovered that a change of paradigm was necessary to obtain larger efficiencies; thus, we have been focusing on a forest of flexible threads replacing the standard meshed net and exploring new shapes and structures. Our investigation has concentrated on understanding the principles of water droplet coalescence on parallel, flexible fibres, on production of artificial fog/mist and on the development of aerodynamic structures that could improve water collection.

Nephelograph (Mist Impressions) has been developed as one of the Mist Collector projects. Nephelograph (Mist Impressions) is a cloud machine that deals with the production of larger quantities of artificial fog and permits ‘scribing’ different formations of fog clouds. It consists of multiple, stackable units made from clear plexi with submerged ultrasonic misters that produce a current of fog bouncing against an obstacle (a leaning transparent plaque) to create a turbulent mass of mist. This ‘cloud’ is then pushed by the ventilators through honey comb filters creating an unified, homogeneous, well-controlled fog flow at the exit.

Nephelograph comes from artistic and scientific research on harvesting water from fog and takes its name from the Greek language for clouds (fog is a low to the ground cloud). Working together with composer Daniel Schorno, our goal is to create a multi-
sensory environment, where viewers are able to ‘touch’ the clouds and participate in an auditory dialogue with them, offering a reflection on the laborious journey awaiting humanity in the pursuit of water supplies. In our collaboration with children we invite them to write haiku(s) for the clouds using the 16-unit machine grid as a ‘scriber’ that forms specially designed typographic letters of the alphabet. These poems projected letter by letter create messages that even though not totally legible echo a collective desire to dream about better future.

Projet : Transmutation de base

Transmutation de base, Alien, Festival Click Danemark 2016, Aniara Rodado & Jean-Marc Chomaz.
Transmutation de Base est un projet de recherche, mené à l’École polytechnique sur notre relation aux plantes et aux odeurs qu’elles dégagent et qui nous meuvent. Ce projet de recherche a notamment permis le développement, l’adaptation et la présentation de l’installation Transmutation de base, Alien, installation olfactive (microperformativité) impliquant la distillation de l’ eucalyptus dans sa version Alien, pouvant aussi être performée comme un espace chorégraphique où six distillateurs de chimie mutants dont le système de refroidissement a proliféré en rhizome, peuvent transmuter les idées d’Alien, d’invasion, de sorcière en explorant la ligne mémorielle qui nous lie aux plantes et à leur parfum.

Cette installation a fait l’objet d’expositions : à ISEA Manizales en Juin (600 personnes) et Transitio à Mexico (150 personnes) avec 6 heures d’interview et de débats broadcastés sur le réseau des radios indigènes d’Amérique latine (Plusieurs centaines de millier d’auditeurs).

Une grande partie du temps de résidence 2017 a été consacré à l’organisation des rencontres Devenir plante qui ont permis d’approfondir, en particulier lors du temps des débats, les fondements théoriques et philosophiques du projet.

Participants : Aniara Rodado (chorégraphe), Frédéric Brechenmacher (co-directeur de thèse) et Jean-Marc Chomaz (co-directeur de thèse).

Co-financements : chaire développement Durable

1fff Événement : Lancement de la Chaire « arts & sciences » 28.09.2017

28 SEPTEMBRE 2017
Institut Pasteur, Paris

L’Ecole Polytechnique, l’Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs, et la Fondation Daniel et Nina Carasso s’associent pour créer une Chaire « arts & sciences », une première européenne. La signature de la convention s’est faite le 27 septembre en présence de tous les partenaires, dont Edouard Husson, Vice-président de PSL.

La convention a été signée le 27 septembre à l’Institut Pasteur par Marc Partouche, directeur de l’EnsAD, Marina Nahmias, présidente de la fondation Daniel et Nina Carasso, Edouard Husson, Vice président de Paris Sciences & Lettres (PSL) et Jean-Bernard Lartigue, Délégué général de la Fondation de l’École polytechnique. Un signataire hors norme était à leur côté, un robot agissant au nom de Jacques Biot, président de l’Ecole polytechnique, ne pouvant être présent. Une performance artistique qui symbolise « la volonté de la Chaire d’engager le public dans l’exploration sensible du devenir du monde ».

À l’occasion de la signature, artistes et scientifiques – Helen Evans, Lia Giraud, Jens Hauser, Jeanne Vicerial, Jean-Marc Chomaz et Samuel Bianchini – ont pu exposer leurs visions du domaine arts & sciences avant de passer la main au robot qui a officialisé ce dialogue par une signature inédite : une performance originale interrogeant les enjeux de notre temps, symbole de la volonté de la chaire d’engager le public dans l’exploration sensible du devenir du monde par un projet à la confluence de l’innovation technologique, la recherche, l’intelligence collective et l’expression artistique contemporaine.

Revue de presse – Naissance de la Chaire arts et sciences